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Hopper Edward, Hotel room, 1931.jpg

CET ABSENT-LÀ

DE CAMILLE LAURENS

10 FÉVRIER l 18h30

BIBLIOTHÈQUE D'IXELLES

 

Lecture publique de 45min avec
Natacha Régnier

Mise en lecture, environnement sonore ponctuel de Delphine Salkin.

 

Merci à Martin Troadec, Pascale Salkin et Zoé Suliko pour certains enregistrements.

 

Régie générale : Valentine Bibot

Avec la voix d’Olivier Cruveiller

Merci également à Lukas Ligeti pour avoir permis l’usage d’un extrait de son dernier album (That which has remained).

 

Avec le soutien de La Tricoterie, du Rideau de Bruxelles et des Midis de la Poésie

Ce projet est né d’une envie commune de travailler ensemble, Natacha Régnier et moi, et de nous retrouver autour de l’écriture de Camille Laurens. Nous nous sommes rencontrées avec Camille aussi, nous nous sommes concertées et ainsi est née cette véritable collaboration à trois. Cette lecture est donc une première ébauche de notre futur projet théâtral. Faire entendre le texte et démarrer ainsi la mise en route de ce qui sera par la suite un spectacle.
Pour Camille, l’écriture de son texte s’est ouverte sur une référence à L’Éducation sentimentale de Flaubert, pour dire l’apparition de l’amour. Toute apparition implique aussi une disparition, un effacement.

Cet absent-là est le récit, la rêverie ou la confidence d’une femme hantée par la disparition. Celle d’un enfant dramatiquement perdu, d’un être aimé qui échappe. Celle de l’amour. Une femme nous raconte les absents de sa vie et nous renvoie à l’absence qui habite l’existence de chacun d’entre nous.

Durant le premier confinement, plutôt que d’écrire un dossier de production, je me suis mise au travail sur le texte de Cet absent-là (disponible chez Folio) en créant des « capsules » sonores brèves sous le titre « L’amour suspendu ». Tirées du texte, elles ont été réalisées à partir d’avril 2020 et diffusées comme une sorte de journal poétique du confinement sur Soundcloud : https://soundcloud.com/.../lamour-suspendu.../s-IjYl2EkwfaF

 

EXTRAITS

Je suis seule. Je me regarde dans un miroir, je regarde une photo de moi. Selon les jours, je suis homme ou femme, grand-mère ou enfant, selon les nuits mon visage accueille un vivant ou un mort – celui-ci, une seconde ou une heure, occupe le premier plan de mon théâtre d’ombres, il prend les devants. Rarement, c’est mon père, il ne vient que si je le convoque, il ne s’impose pas mais si j’insiste il vient, si je le rappelle à moi il revient, chaque fois que j’en ai besoin mon père me monte au visage et me rend à l’évidence, ses traits en moi apaisent la terreur du secret, du mensonge. Aucun mot ne tient lieu de cette vérité-là, charnelle et visible comme une rougeur aux joues : mon père n’est pas le nom, il est dans l’air – un air de famille. Pouvoir infini de l’image où le langage égare ; la paix quant au père : non pas comment je m’appelle, mais comment je le rappelle.

***

 

Rien ne nous manque jamais que la foi des visionnaires et le don du visage : si nous pouvions seulement, ne serait-ce qu’une fois, céder au mystère de l’apparition – si nous pouvions oser ce geste mystique et fou : croire nos yeux. Qu’est-ce qu’être aimé, dis-le moi, sinon apparaître – je suis là, regarde-moi –, apparaître, oui être à part.

Date et horaire : 10 février 2023 à 18h30

Événement gratuit sur inscription : http://biblioxl.be/classique-cie/

Production Lettres en voix / Nonumoï

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