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CD RELEASE : NEUER FRÜHLING

7 JUILLET, 17.00

ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE

RUE DUCALE, 1 - 1000 BRUXELLES

 - Entrée libre -

 

(ou écrire à info@lettresenvoix.org)

Avec

Clara Inglese, soprano

Quatuor Amôn :

Aymeric de Villoutreys, violon

Julien Poli, violon

Eva Pusker, alto

Anne-Gabrielle Lia-Aragnouet, violoncelle

Note de programme

Heine Lieder

Benoît Mernier (2015)

Quartet from the Portuguese

Harold Noben (2021)

Frauenliebe und -Leben

Robert Schumann (1840)

(arr. : Adrien Tsilogiannis, 2020)

 

« Neuer Frühling » est le titre du recueil d’Heinrich Heine, dans lequel Benoît Mernier a puisé sept poèmes d’une expressivité et d’une puissance d’évocation bien connues de la poésie romantique allemande, pour composer le cycle « Heine Lieder » pour voix de femme et quatuor à cordes. Cette création est le point de départ de ce disque. Nous avons choisi de la mettre en regard d'un autre cycle central dans le répertoire du lied allemand, les très célèbres « Frauenliebe und Leben » de Robert Schumann, qu’Adrien Tsilogiannis a spécialement arrangé pour voix et quatuor à cordes. Cette nouvelle écriture a ouvert pour nous, interprètes, une recherche minutieuse dans l’équilibre des différentes voix musicales. Nous nous sommes trouvés, au cœur de notre travail, en face d’une partition totalement neuve du côté des textures sonores, du rapport entre texte et musique, du lien entre sens, lecture et interprétation.

 

Pour élever le discours de ces pièces au-delà des mots et du chant qui déterminent souvent les orientations, et cela quelles que soient les infinies projections imaginaires qui se déclinent sous le prisme de la création, nous avons convié Harold Noben à écrire une pièce pour quatuor à cordes, « Quartet from the Portuguese »*, directement inspirée de l’œuvre de la poétesse britannique Elizabeth Browning, « Sonnet from the Portuguese ». Cette commande, mettant en musique l’inspiration poétique d’une femme aimée et aimante, se révèle être le trait d’union entre deux cycles dont les thèmes s’articulent autour du sentiment amoureux à l’état pur, sans pathos ni détours, avec des poèmes dont le cadre fait souvent appel à la nature.

 

L’ambivalence des sentiments, la nostalgie et la douce ironie sont, dans l’esprit romantique allemand, la source du renouvellement du désir et de l’élan salvateur. Cet élan bien présent dans le cycle « Frauenliebe und Leben » de Robert Schumann est porté par une parole féminine qui se déploie avec intensité et intimité. Faire chanter ces sentiments amoureux dans une langue d’aujourd’hui semble, pour Benoît Mernier et Harold Noben, le lieu pour créer des connexions naturelles entre des sensations universelles, tendres, désabusées mais toujours remplies de l’espoir que l’amour pourra nous rendre à nous-mêmes. 

 

Ce poème d’Elizabeth Browning, tiré de « Sonnet from the Portuguese » illustre et condense à lui seul notre propos, et l’élève au-delà de toute définition de l’amour, où le contour des mots se heurte à l’infinitude du sentiment : 

 

How do I love thee? Let me count the ways. 

I love thee to the depth and breadth and height 

My soul can reach, when feeling out of sight 

For the ends of being and ideal grace. 

I love thee to the level of every day’s 

Most quiet need, by sun and candle-light. 

I love thee freely, as men strive for right; 

I love thee purely, as they turn from praise. 

I love thee with the passion put to use 

In my old griefs, and with my childhood’s faith. 

I love thee with a love I seemed to lose 

With my lost saints. I love thee with the breath, 

Smiles, tears, of all my life; and, if God choose, 

I shall but love thee better after death.

 

En regard de cette version hautement romantique, de quel sentiment amoureux s’agit-il à l’heure d’aujourd’hui ? Comment se conçoit-il, comment se vit-il, à une époque où la lutte pour l’égalité des hommes et des femmes s’organise au sein d’une parole de plus en plus construite, d’un dialogue de plus en plus ouvert entre les genres, d’une liberté toujours plus revendiquée pour vivre l’amour selon des désirs décloisonnés ? Les textes d’Heinrich Heine, d’Aldebert von Chamisso et d’Elizabeth Browning s’inscrivent dans un temps où les sentiments étaient davantage intériorisés et conditionnés par les mœurs de l’époque. Que nous disent-il aujourd’hui des limites tout comme de la transcendance amoureuses, et comment l’amour peut-il encore accèder à pareille sublimation ? 

 

Clara Inglese

La pièce "Quartet from the Portuguese", d'Harold Noben, a été composée avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et a été récompensée du Prix Marcel Hastir de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. 

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